Pourquoi les femmes acceptent-elles la douleur ?
- alissane caron
- 1 août
- 3 min de lecture
C’est une question que je me pose souvent, dans ma pratique, et en tant que femme. Pourquoi tant de femmes vivent avec la douleur, la minimisent, l’acceptent comme une normalité… jusqu’à ce que leur corps les arrête ?
Ma vraie question que je me pose :
Est-ce l’accouchement qui a tout changé ? Accoucher dans la douleur nous change t'il ?
Accoucher est souvent l’expérience la plus intense, puissante et bouleversante d’une vie. Une douleur brute, mais dans laquelle on a souvent été préparées à "tenir bon", à "accepter", à "ne pas en faire trop". Comme si la douleur faisait partie du package.
Et si, à force de s'entendre dire que « c’est normal d’avoir mal », on avait fini par intégrer que la douleur – quelle qu’elle soit – était un passage obligé ? Une preuve de force, de maternité réussie, d’amour pour son bébé ?
Mais non, la douleur chronique n’est jamais normale.
Est-ce qu’on veut trop être des femmes fortes ?

Oui, il y a cette injonction silencieuse : celle d’être forte, résistante, endurante. On veut être la maman douce, la compagne présente, la femme qui gère, la pro qui assure. On veut cocher toutes les cases.
Et pour cela, on met notre corps en veille, on étouffe les signaux qu’il envoie. Un périnée douloureux ? Ce n’est pas le moment. Des douleurs pendant les rapports ? On attendra. Des tensions dans le dos, un ventre qui tire, une fatigue profonde ? Ça ira, ça va passer.
Mais être forte, ce n’est pas ignorer sa douleur. C’est avoir la lucidité et le courage de l’écouter.
Une construction sociale… et une réalité maternelle
On a été élevées à être attentives aux autres. Et quand un bébé arrive, on passe naturellement en mode priorité n°2. C’est instinctif, c’est magnifique… mais si on n’y prend pas garde, on s’y oublie complètement.
Les premiers mois, on vit souvent le corps au service du bébé : allaitement, portage, nuits blanches, rééducation repoussée, douleurs banalisées. On laisse traîner parce que « c’est comme ça », parce qu’on pense que c’est normal.
Et pourtant, rien ne justifie de vivre avec une douleur permanente. Ni le statut de maman, ni le dévouement, ni le manque de temps.
Ne pas s’oublier en chemin
S’écouter, c’est se respecter. Et se respecter, c’est donner à son enfant une mère alignée, présente et en santé.
Dans ma pratique de kinésithérapeute périnatale, je rencontre chaque jour des femmes incroyables, qui supportent depuis des mois – voire des années – des douleurs évitables : périnée, dos, cicatrices, douleurs pendant les rapports, digestion… Et à chaque fois, je leur dis :
Ce n’est pas normal d’avoir mal. Ce n’est pas une étape obligée. Ce n’est jamais trop tôt pour s’occuper de soi.
Si tu es en post-partum et que tu sens que tu t’es un peu oubliée, sache que tu peux reprendre contact avec ton corps, à ton rythme, avec bienveillance. Il n’est jamais trop tard pour faire passer ton bien-être au premier plan.
Et je suis la première à dire à mes trois filles que c'est des wonderwomans, mais est ce une bonne idée au final ??
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Tu n’as pas à choisir entre prendre soin de ton bébé et prendre soin de toi.




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